Les services des Archives des Villes de Colombes, Bois-Colombes et La Garenne-Colombes coordonnent un travail de recherche historique sur un épisode méconnu de notre histoire locale : la colonie de guerre civile espagnole pour enfants créée en 1937 à La Garenne.
De juillet 1936 à mars 1939, la guerre civile espagnole oppose le gouvernement républicain de Front populaire à une insurrection militaire et nationaliste dirigée par le général Franco. Afin de protéger les enfants des ravages de la guerre, des mesures préventives sont prises pour les éloigner des conflits armés et de ses conséquences (famine, froid, peur, mortalité, terreur). À partir de 1936, des « colonies de guerre » pour enfants évacués de toutes les régions d’Espagne sont créées le long de la côte méditerranéenne. Elles prennent place à l’intérieur et à l’extérieur de l’Espagne. Partis politiques, syndicats, administrations municipales ou régionales, associations culturelles, pédagogiques, professionnelles, brigades internationales, consulats des pays européens, groupes d’étrangers liés à la République ou initiatives privées sont à l’origine de l’organisation et du financement de ces colonies. Durant les premiers mois, cette pluralité et cette variété d’initiatives provoquent un manque de coordination entre le gouvernement central de la République et les gouvernements autonomes de Catalogne et du Pays basque. Mais également entre le gouvernement et les responsables des colonies. Tout ceci conduit à une désinformation et au chaos, le gouvernement républicain ne connaissant pas toujours la localisation exacte des enfants évacués.
Des milliers d’enfants pris en charge en Europe En 1937, le nombre de centres d’accueil augmente considérablement, d’abord en Espagne puis à l’étranger (notamment en Europe) avec près 100 000 enfants accueillis dans environ 560 établissements. La Délégation centrale des colonies, sous l’autorité de la Direction générale de la Première Éducation, et la Délégation espagnole pour les Enfants évacués, basée à Paris, sont créés. Leur objectif : faire le recensement et améliorer la prise en charge et le suivi pédagogique des enfants évacués en et hors d’Espagne.
Les enfants reçoivent un enseignement théorique et pratique ainsi qu’un apprentissage actif, déductif et observationnel. Ils fréquentent l’école en fonction de leur niveau d’apprentissage. Dans les camps à l’étranger, les enfants vont à l’école du pays d’accueil afin d’en apprendre la langue et bénéficient d’un enseignement dans leur langue maternelle, afin de ne pas la perdre. En dehors des heures de classe, les enfants font toutes sortes d’activités pratiques par groupes d’âge : s’occuper des vergers et du bétail ; se lancer dans des activités professionnelles (menuiserie, reliure, impression, cordonnerie, etc.) ; ramasser du bois de chauffage ou chercher de l’eau ; peindre ou faire de petites réparations pour contribuer à l’entretien des bâtiments, etc. Ces colonies constituent une expérience pour de nombreux enfants, mais aussi un foyer et une famille de remplacement pour ceux que la guerre civile a enlevés à leur foyer et à leurs proches.
Une colonie de guerre de 48 enfants à La GarenneLa colonie de La Garenne-Colombes, créée le 20 octobre 1937, aurait été sous la responsabilité d’un comité suédois, le SV. Hjalpkom-mitten for Spanien (Stockholm). Il s’agissait d’un accueil collectif de 48 enfants encadrés par deux professeurs d’espagnol et un assistant. Les informations et les photos de cet article proviennent du site des Archives historiques de l’Université de Barcelone (http://mdc.csuc.cat/cdm/compoundobject/collection/colinfant/id/47). Ces photographies y ont été publiées en raison de leur grand intérêt historique et culturel.
Comédien et metteur en scène, Ludovic Laroche revêt une nouvelle fois le costume de sir Arthur Conan Doyle, personnage charismatique à qui il prête ses traits dans la nouvelle comédie policière de Julien Lefebvre, Les Voyageurs du Crime.
La Ville, soucieuse d'apporter son soutien à la culture, a mis à la disposition de la troupe le Théâtre de La Garenne pendant une dizaine de jours, leur permettant ainsi de répéter leur pièce. Succès en perspective !
LGC Infos : Nous vous avions découvert, en ouverture de saison, dans Le Cercle de Whitechapel, qui a reçu un très bel accueil du public. Vous répétez désormais Les Voyageurs du Crime, une pièce au cours de laquelle l’auteur, Julien Lefebvre, nous propose une enquête haletante qui se déroule une dizaine d’années après la première. Dites-en nous un peu plus.
Ludovic Laroche : Nous sommes en 1908 et l’Express d’Orient (qui deviendra plus tard l’Orient Express) quitte la Turquie déchirée par une guerre civile. À bord du célèbre train, on retrouve, entre autres, nos trois héros du Cercle de Whitechapel : Bram Stoker, George Bernard Shaw et Arthur Conan Doyle. Ce dernier, que son récent veuvage a rendu taciturne, a besoin de se changer les idées : ses deux amis décident donc de l’emmener faire un grand voyage. Très rapidement, une jeune femme crie à qui veut l’entendre que sa mère a disparu. Le problème, c’est que personne n’a vu monter cette femme et personne n’a même la preuve de son existence. Le seul qui pourrait conforter les dires de la demoiselle s’appelle Luca, un des chefs de train. Malheureusement, il est retrouvé assassiné dans un compartiment. Disparition, meurtre et mensonges en série sont au cœur de ce huis clos dont l’action se déroule sur toute une nuit…
LGC Infos : Dans ces deux pièces de Julien Lefebvre, vous incarnez sir Arthur Conan Doyle. Que ressentez-vous pour ce personnage ?
Ludovic Laroche : J’ai beaucoup d’affection pour lui. J’ai déjà joué des personnages ayant réellement existé (Talleyrand notamment), mais incarner cet auteur, véritable génie dont les personnages sont célèbres, est extrêmement jouissif pour un acteur. J’ai lu beaucoup de choses sur lui, mais finalement, c’est un homme qu’on connaît assez peu. J’ai ainsi pu composer ce personnage et y apporter une certaine liberté, à la fois avec ma propre personnalité, mais aussi avec les images d’Épinal qu’on a de lui. Entre Le Cercle de Whitechapel et Les Voyageurs du Crime, 10 années ont passé. Conan Doyle a évolué, c’est un personnage beaucoup plus sûr de lui, mélange de Sherlock Holmes et d’Hercule Poirot. Jouer ce personnage est un vrai cadeau pour moi.
LGC Infos : La comédie policière est-elle un genre particulièrement adapté au théâtre ?
Ludovic Laroche : Pour être tout à fait honnête, au départ, je ne le pensais pas. Contrairement au roman, au cinéma ou à la série, où le policier est un genre très apprécié, le théâtre français ne laisse pas beaucoup de place aux comédies policières. Mais finalement, Julien Lefebvre a su me convaincre du contraire, en construisant, d’abord avec Le Cercle de Whitechapel, une pièce à suspens. C’est finalement le contexte historique et sa volonté de parler de Jack L’Éventreur qui a fait la pièce telle qu’elle est. Ce genre fonctionne au théâtre, mais il n’est pas simple à mettre en place, notamment parce qu’il fonctionne avec beaucoup de flashbacks. C’est pourquoi il faut être extrêmement équilibré, dans la mise en scène comme dans la structure de la pièce, entre le verbe et l’action.
LGC Infos : Y aura-t-il une suite ?
Ludovic Laroche : Tout à fait : ces pièces s’inscrivent dans un triptyque. En filigrane, Julien Lefebvre veut montrer l’évolution de Conan Doyle par rapport à la magie et à l’ésotérisme. Il n’y croyait pas du tout à l’origine, mais la perte de sa première femme puis de son fils l’y conduira finalement.
LGC Infos : Vous avez été en résidence au Théâtre de La Garenne pendant une dizaine de jours en janvier. Pourquoi avoir choisi notre Théâtre ?
Ludovic Laroche : Tout simplement parce que nous savions que nous allions y être bien accueillis et accompagnés ! Par ailleurs, le Théâtre est extrêmement bien équipé, accessible et possède une équipe efficace, volontaire et généreuse. La Municipalité a par ailleurs une réelle volonté d’aider les compagnies. Bref, tous les critères étaient réunis pour une résidence agréable !
LGC Infos : J’imagine que vous avez hâte de remonter sur scène. Vivrez-vous ce retour sur scène différemment après cette année particulièrement éprouvante ?
Ludovic Laroche : Quand on crée un spectacle, qu’on le joue, qu’on s’arrête quelques mois et qu’on le reprend, c’est déjà un événement en soi. Là, ce sera bien plus qu’un événement, ça aura un goût particulier après cette longue période de sevrage. On se demande notamment si on sera à la hauteur. En revanche, on a une certitude : celle que le public sera là et qu’on sera forcément très émus.
NB : Vous aurez le plaisir de découvrir Les Voyageurs du Crime lors de la saison culturelle 2021/2022.