Tribunes

Tribunes libres pour le mois de mars 2024

DPE : comment une loi inadaptée va rendre les logements plus rares et plus chers pour un bénéfice
environnemental modeste.

Depuis des années, avant même que la loi ne nous y oblige, j’ai lancé La Garenne dans la rénovation énergétique de ses bâtiments municipaux, en donnant la priorité aux crèches et écoles. Remplacement des fenêtres, rénovation des chaudières, isolation de toitures et façades, changement de planchers et demain végétalisation de toits : pour ces investissements très coûteux, nous profitons à plein des subventions qui arrivent encore de toute part.

Les travaux de la crèche Verdun ont ainsi été financés à 90%. La loi pour mettre fin aux passoires thermiques s’applique aussi aux propriétaires privés, qui doivent réaliser un diagnostic de performance énergétique (DPE) pour louer un logement. Sans travaux, les logements classés G ne pourront plus être loués à partir du 1er janvier 2025. Mais si l’objectif (lutter contre les passoires thermiques) est louable, la méthode retenue dans la loi est critiquable, difficile à mettre en oeuvre et son rapport coût efficacité est désormais contesté.

La première critique vient du fait que l’algorithme utilisé pour classer le logement entre A à G n’est pas connu, ce qui pose une question de transparence démocratique. Mais il y a plus car le DPE conduit parfois à des aberrations : tel logement sera classé E ou G selon le diagnostiqueur, des travaux précédemment réalisés ne seront pas pris en compte, un logement chauffé à l’électrique sera pénalisé par rapport au même chauffé au gaz … Quant au rapport coût-efficacité du DPE, il est désormais lui-même mis en cause : selon le Conseil d’analyse stratégique, la hausse observée de la consommation au mètre carré entre un logement A et G serait six fois plus faible que celle qui avait justifié la mise en place du DPE…

Le journaliste économique Dominique Seux citant la prix Nobel Esther Duflo, a évoqué des « effets marginaux pour sauver la planète », et suggéré qu’il serait plus incitatif d’adresser régulièrement à chaque propriétaire sa consommation comparée à celles de ses voisins plus vertueux. Les spécialistes tirent une autre sonnette d’alarme : alors qu’en 5 ans le nombre d’offres de locations immobilières a chuté de 59 %, l’application du DPE pourrait conduire à retirer 5,4 millions de logements du marché en 4 ans si les travaux ne sont pas faits car trop coûteux ou par indisponibilité des entreprises de rénovation.

La loi risque donc de créer de toute pièce une crise majeure de l’immobilier dont le pays n’a pas besoin. Cette loi DPE (la plus exigeante d’Europe) va rendre les logements à louer plus rares et plus chers, à La Garenne comme ailleurs. A l’Assemblée, je vais demander sa suspension en attendant une vraie étude d’impact. A l’heure où les caisses de l’Etat sont vides, nous devons strictement veiller à ce que nos maigres moyens soient affectés à des actions réellement efficaces.

 

Philippe Juvin
Ancien Maire, Députe de La Garenne, Courbevoie, Bois-Colombes

Logement : La Garenne, ville carencée

Depuis peu, La Garenne fait à nouveau partie des communes « carencées », terme évoquant le non-respect de la loi SRU qui engage chaque commune à respecter un minimum de 25% de logement social afin de pourvoir aux besoins de logement et permettre un équilibre social. Précisément, une ville carencée laisse la part belle au secteur privé qui renchérit le prix de l’immobilier contraignant les familles à quitter la ville, faute de revenus suffisants. Concrètement, la question du logement est directement reliée aux politiques de soutien aux services publics de proximité.

Certains fonctionnaires (professeurs, soignants, policiers) peinent à se loger près de leur lieu de travail et subissent des temps de déplacement allongés. Ces non-sens écologiques et sociaux sont des cercles vicieux perturbateurs de l’équilibre de vie. Souvent dénoncée, cette loi (que Gabriel Attal souhaite assouplir) répond à de nombreuses réalités. Renforcer l’offre de logement social permet d’augmenter une offre globale face aux besoins résidentiels et favoriser à terme un quotidien où chacun trouve sa place grâce à une politique pensée pour tous. Derrière la carence se cache une part de responsabilité publique mise en défaut face à une réelle crise du logement. L’action publique défaillante de la majorité municipale peine à faire de notre Ville un lieu du mieux vivre ensemble.

 

Anne-Gaëlle Courty Ahmed – Waleed Mouhali,
conseillers municipaux La Gauche pour La Garenne
lagauchepourlagarenne@gmail.com - 06 69 66 89 18

Redonnons vie au marché des Vallées !

Dans sa politique de développement urbain, la majorité privilégie la construction de nouveaux bâtiments au détriment des anciens qui mériteraient de sérieuses réhabilitations. La Mairie vient seulement d’entamer les rénovations de l’école Ernest-Renan, qui n’avait jamais connue de travaux majeurs depuis sa construction. Il en est de même pour le marché des Vallées dont la fréquentation se maintient tout juste et qui ne bénéficie que de peu d’intérêt de la Mairie si ce n’est au moment des élections. Le marché pourrait ainsi être repensé en concertation avec les habitants en un espace modulable et modernisé afin d’en faire un lieu de vie, d’animations et d’échanges ouvert à tous. Ce nouvel espace pourrait accueillir des commerces permanents ou éphémères afin que chaque Garennois ait envie d’y venir régulièrement. Il pourrait également recevoir des événements culturels temporaires afin d’en faire un lieu de rencontres et d’échanges au sein du quartier des Vallées. Ce marché mérite que l’on s’y intéresse afin d’offrir à nos concitoyens un second souffle pour dynamiser la vie de quartier tout en maintenant la vigilance et le calme auxquels chacun aspire. Il ne s’agit pas de construire à tout va mais de redonner vie à des bâtiments auxquels nous sommes tous attachés et qui mériteraient plus d’attentions.

 

Agissons ensemble
Alexandre Faraut et Delphine Jouenne-Ruault
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