Histoire et patrimoine

Déjà citée en 1240 par le seigneur Bouchard de Marly, "La Garenne dépendant de Colombes" est à l'époque un bois taillis très giboyeux, dénué de toute habitation…

Ce territoire appartient à l'abbaye de Saint-Denis, qui y exerce ses droits féodaux. Le début du XVIe siècle voit la construction de sa première habitation : La Tournelle, située sur l'actuelle place de Belgique, demeure du fermier. Moyennant une redevance, il a la garde du gibier et se charge de le vendre.

 

En 1686, les intrigues de Mme de Maintenon auprès de Louis XIV dépossèdent, après la mort du cardinal de Retz, les abbés de Saint-Denis de leurs terres. Ils doivent donc céder le domaine de La Garenne et la maison de campagne qu'ils y ont construite pour leur villégiature durant la saison des chasses. Les Dames de Saint-Cyr y installent leur institution et jouissent à leur tour de toutes les terres et seigneuries.

Moins de quinze années plus tard, trois arrêts du Conseil d'État nous apprennent que les Dames de Saint-Cyr procèdent à des échanges de terres avec Jean Thévenin, marquis de Tanlay. Elles n'en continuent pas moins à régner sur le domaine et sur la presqu'île de Gennevilliers entière, imposant aux campagnards leur pouvoir absolu. Jean Thévenin II et III décèdent précocement ; le fils du frère cadet du testateur en hérite.

 

L'enclos de La Garenne sort ensuite de la famille et les propriétaires s'enchaînent au cours du XVIIIe siècle : Mlle Pélissier, étoile du chant de l'Opéra, le marquis de Baudeville, le baron de Bauche, qui prend le titre de marquis de Baudeville en 1762, le duc de La Vrillière, puis son fils, le marquis de La Vrillière, ministre disgracié par Louis XVI pour son abus de lettres de cachet, puis un fermier général, Laurent Grimod de la Reynière, marié à Mlle Jarente, nièce de l’évêque d’Orléans.

 

A la suite de la nuit du 4 août 1789, les Dames de Saint-Cyr se trouvent dans l’impossibilité de poursuivre la conduite de leur institution, privées des dîmes et autres droits féodaux. Le domaine passe au pouvoir des Biens nationaux. Classé comme bien national de mainmorte, il est mis en vente aux enchères, en novembre 1791. Le marquis de Tanlay remporte l’enchère. Il s’installe à La Garenne quand la Convention décrète l’application de la loi de Sûreté générale dans son maximum. Durant la Terreur, le marquis, en qualité d’ex-président de la Cour des Monnaies, puis la marquise de Tanlay, sont emprisonnés. Libérés à la fin de l’année 1794, les châtelains de La Garenne décèdent peu après. Leur fils n’hérite pas du domaine : il revient à Jean Nicolas Corvisart des Marets, premier médecin de Napoléon 1er.

 

Les archives ne nous révèlent pas le destin de la Garenne entre la mort de Corvisart, en 1821, et son acquisition, le 18 mars 1832, par un banquier installé à Londres, dénommé Pierre-Urbain Sartoris. Décédé l’année suivante, ses cinq fils et sa fille, mineurs, en héritent. La propriété reste indivise. Elisa-Henriette Sartoris épouse, par la suite, le marquis de L’Aigle.

 

En 1865, les descendants du marquis de L’Aigle et du banquier Sartoris ne parviennent pas à se mettre d’accord sur le partage des terrains. Ils décident de morceler le domaine pour y créer un village en vendant les lots aux enchères. Les premiers acquéreurs constituent une société civile et Auguste-Émile Dutreilh réalise le nouveau plan du village, en 1865.


L'urbanisation transforme alors sa physionomie d'origine; des voies et places sont tracées et, le 31 décembre 1886, les architectes Jean-Baptiste Lafolie et Guerton remettent les plans de cette nouvelle propriété communale au maire de Colombes.


Les revendications séparatistes déjà latentes s'exacerbent au tournant du siècle et gagnent les rangs du Conseil municipal de Colombes, créant une impasse politique dont l'issue ne pouvait être que la création d'une commune indépendante. Le décret de séparation du 2 mai 1910 apporte une solution définitive à ce conflit. II reste à organiser cette nouvelle entité administrative. Les élections municipales du 5 juin 1910 désignent Jean Bonal comme maire.

 

Découvrez les dix maires successifs de notre commune, de Jean Bonal, premier Maire de La Garenne élu le 16 juin 1910, à Philippe Juvin, actuel Maire de La Garenne depuis mars 2001.

 

 Jean Bonal

 16 juin 1910 - 11 décembre 1933

 Docteur Charles Jubert

 21 janvier 1934 - 11 novembre 1943

 Maurice Godaux (maire désigné)

 18 avril 1944 - 26 octobre 1944

 André Crimet (maire désigné)

 27 octobre 1944 - 17 mai 1945

 Gaston Sourrisseau

 18 mai 1945 - 24 octobre 1947

  Louis Jean

 25 octobre 1947 - 27 février 1955

 René Guest

 11 mars 1955 - septembre 1971

 Albert Fabbi

 Septembre 1971 - février 1975

 Max Catrin

 Février 1975 - mars 2001

 Philippe Juvin

 Mars 2001 – Juin 2022

 Monique Raimbault

 Juin 2022 – Aujourd’hui

 

En 1935, La Garenne se dote d'un blason. Écartelé à quatre quartiers : au premier et au quatrième, de sinople aux trois chênes arrachés d'or.

 


Au deuxième d'azur au cor de chasse d'or. Au troisième d'argent à l'aigle de sable au vol abaissé. Ainsi, dans le blason, les chênes - en souvenir des forêts - sont-ils largement représentés. Un cor symbolise les chasses qui avaient lieu sur notre territoire. Quant à l’aigle au troisième quartier, présent dans les armes de la famille de L’Aigle, il rappelle que, sans le marquis de L’Aigle et ses beaux-frères Sartoris, le morcellement du nouveau village de la Garenne n’aurait jamais existé…

 

En 1942, conformément à un arrêté du préfet de la Seine, daté du 20 juin, on voulut substituer à ce blason, un autre blason complètement différent, dont voici la description: écartelé, à quatre quartiers : au premier et au quatrième, d’azur au colombier d’or, accosté de deux colombes essorantes d’argent, celle de dextre contournée, soutenu d’un mur d’argent crénelé, maçonné de sable. Au deuxième et au troisième, de gueules à trois chênes arrachés d’or. Le projet, conçu sans que la municipalité ait été consultée, ne fut jamais entériné et La Garenne conserva le blason qu’elle a encore aujourd’hui.

 

PLUS D'INFOS :

Archives municipales
Tél. : 01 72 42 40 85

Archives départementales
137, avenue Frédéric-et-Irène-Joliot-Curie
92023 Nanterre Cedex
Tél. : 01 41 37 11 02
Horaires : lundi, de 13 à 17 heures - mardi, mercredi, jeudi, vendredi, de 9 à 17 heures
Fermeture annuelle : 1ère quinzaine d'août, et du 26 au 31 décembre.

Partez à la découverte du patrimoine de La Garenne-Colombes ! Six panneaux historiques sont implantés dans les différents quartiers de la Ville pour mettre en valeur le patrimoine de La Garenne-Colombes.

LA HALLE DU MARCHÉ DU CENTRE

Construite en 1879, cette halle abrite le marché du Centre, le deuxième marché aux comestibles des Hauts-de-Seine. La construction de la halle est inspirée des travaux du célèbre architecte Gustave eiffel et des halles de type Baltard.

 

ÉGLISE SAINT-URBAIN

Cet édifice était initialement une chapelle de secours bâtie avec les seuls deniers des habitants sur un terrain offert par les héritiers du banquier Pierre-Urbain Sartoris.
 

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La première pierre est posée en 1866 et l’inauguration a lieu en 1875. En hommage à Urbain Sartoris, la chapelle est baptisée du prénom de celui-ci. Un ensemble de clercs et de laïcs dit « conseil de fabrique » est chargé d’administrer les fonds et revenus pour la construction et l’entretien d’une véritable église. En 1898, une souscription locale permet les premiers travaux d’agrandissement de la chapelle. La Garenne devient une paroisse en 1907 avec son église et son curé, le chanoine Vory. L’accroissement de la population conduit à des agrandissements et embellissements successifs : chœur et transept en 1934, vitraux du verrier d’art moderne Eric Bonte en 1987, réfection du toit, ravalement, éclairages intérieur et extérieur en 2008…

La Garenne-Colombes compte trois autres lieux de culte : une synagogue, rue Léon-Maurice-Nordmann, l'église Saint-André-Sainte-Hélène, rue Pasteur et le Temple protestant, 21 rue Médéric.

 

 

LA COLONNE

La Colonne est implantée en un lieu qui fût un rendez-vous traditionnel pour les chasseurs, à l’époque où La Garenne-Colombes n’était qu’un bois giboyeux.
 

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La Colonne n’apparaît qu’à partir de 1886 sur les plans de la commune tracés par J.B.H. Lafolie.

Plusieurs hypothèses ont été émises sur son origine : on a longtemps cru que la Colonne avait été élevée en l’honneur du marquis de L’Aigle et du comte de Sartoris, fondateurs du village de la Garenne. Mais en réalité, elle semble avoir été érigée à l’occasion du morcellement du nouveau village de La Garenne en 1865.


La Colonne aurait également servi à partir de cette date de poteau indicateur sur le passage des diligences ou des postes au seul carrefour de la commune appelé autrefois « place de la Colonne ». La Colonne fait l’objet d’importants travaux en 1961. Les lanternes sont enlevées et replacées quarante ans plus tard.

 

 

LE MASTABA 1 - LA GARENNE-COLOMBES

La ville a fait l’acquisition, en avril 2006, de la «maison-musée» de Jean Pierre Raynaud, l'un des artistes contemporains les plus renommés dans le monde. Ce bâtiment qui s’inspire des monuments funéraires de l’égypte antique a été conceptualisé en 1986 par Jean Pierre Raynaud et construit en 1987, avec l’architecte des monuments de france, Jean Dedieu.

Des travaux d’aménagement ont permis d’adapter ce lieu pour accueillir le public à l’occasion de lectures et conférences.

Le Mastaba a ouvert pour la première fois ses portes au public à l’occasion des Journées européennes du Patrimoine, les 19 et 20 septembre 2009. il ouvre désormais au public tous les week-ends et jours fériés (sauf le 25 décembre et le 1er janvier) de 14 à 18 heures.

Vidéo : Le Mastaba 1 par lagarennecolombes

 

 

HÔTEL PARTICULIER

Cette Villa a été construite en 1899 par un rentier de Colombes, Gustave Aubry, sur un domaine ayant appartenu au marquis de L’Aigle et à la famille Sartoris.
 

M_Hotel_particulier.jpgL’édifice comprend alors des remises, des écuries, des dépendances, un jardin potager et d’agrément.

L’hôtel est vendu en 1926 à un couple originaire de Russie et demeurant à Paris : Lidje Khinsky et son époux Szlama Monoson, un riche négociant en fourrures. Le couple parcourt le monde entre Paris, Berlin et New York. En conséquence, la Villa est surtout utilisée comme résidence secondaire et demeure largement inoccupée jusqu’au milieu du vingtième siècle.


En 1949, la Ville de La Garenne-Colombes décide d’acquérir cet édifice pour y installer ses services de voirie-architecture et hygiène puis, au cœur d’un jardin désormais ouvert au public, sa Bibliothèque municipale transformée enfin en Annexe de la Médiathèque avec des salles de travail ouvertes 7 jours sur 7 aux collégiens, lycéens et étudiants garennois.