Bagno a Ripoli

La ville toscane, toute proche de Florence, a signé son contrat de jumelage avec La Garenne-Colombes, le 28 juin dernier à l’Hôtel de Ville, et devient ainsi la cinquième ville étrangère à créer des liens étroits avec notre commune.

 

“La Garenne-Colombes et Bagno a Ripoli se sont mis d’accord sur leur rapprochement en 2019, juste avant la pandémie qui a retardé la signature du contrat de jumelage, rappelle Bruno de Soultrait, conseiller municipal délégué aux Jumelages et aux Relations internationales. On pourrait dire que nos deux communes se sont fiancées en 2019 et mariées cette année ! “

 

 

Après Wangen im Allgäu, le 4 juin 1980, Valpaços le 5 juin 2004, Yoqneam le 10 mai 2006, Daroun Harissa le 28 octobre 2011, c’est donc désormais au tour de la ville toscane de Bagno a Ripoli de s’être jumelée avec notre commune.
Le serment de jumelage a ainsi été signé entre les deux maires, Philippe Juvin pour La Garenne et Francesco Casini pour Bagno a Ripoli, le samedi 25 juin dans la salle des mariages de l’Hôtel de Ville, en présence d’Irène Castagnoli, Consule générale d’Italie à Paris, et des élus du Conseil municipal.

À cette occasion, une ruche et une plaque en bronze commémorative ont été offertes à la Ville de Bagno a Ripoli par notre commune qui produit chaque année jusqu’à 60 kg de miel. De leur côté, les représentants de la ville italienne ne sont pas venus les mains vides puisqu’ils ont offert un plat en faïence réalisé par un grand maître italien de réputation internationale.
Ces échanges de cadeaux témoignent de la volonté des deux villes désormais jumelées d’inscrire leur partenariat et leur amitié sous le signe du développement durable.

 

Dans son discours de bienvenue, l’ancien maire, Philippe Juvin, a rappelé l’importance culturelle d’un tel jumelage avec une commune qui appartient à la ville métropolitaine de Florence : « Cette métropole a notamment donné deux reines à la France et un des plus grands peintres de la Renaissance ».

Souvenons-nous, en effet, que Catherine de Médicis (1519-1589) a épousé Henri II, tandis que Marie de Médicis (1575-1642) s’est mariée à Henri IV en 1600 mais ne deviendra reine de France que dix ans plus tard, à la mort de celui-ci. La ville métropolitaine de Florence a également vu la naissance, dans la commune de Vinci qui en fait partie, de Léonard qui a fini sa vie en France et dont le tableau le plus célèbre, La Joconde (qui représente probablement la Florentine Lisa Gherardini), est exposé au Louvre.

Pour autant, ce n’est pas seulement la culture qui prédomine à Bagno a Ripoli. Si cette charmante ville a une population du même ordre que celle de La Garenne-Colombes, elle est en revanche beaucoup plus grande (76 km2 contre 2 km2). Péri-urbaine, elle possède des terres agricoles, notamment un magnifique vignoble, abrite plusieurs apiculteurs qui produisent un miel de qualité, et accueille chaque année un salon des producteurs locaux d’huile d’olive Prim’Olio. « Il est prévu qu’une délégation garennoise se rende à Bagno a Ripoli pour signer aussi sur place le contrat de jumelage.

Cela se fera à l’occasion de ce Salon qui se tient du 18 au 20 novembre », explique Bruno de Soultrait. Bagno a Ripoli abrite aussi le centre d’entraînement de la Fiorentina, le club de footbal de Florence (où a évolué notamment Franck Ribéry) qui vient de terminer 7e de la Série A, le Championnat d’Italie.

 

Les deux communes présentent de nombreux points communs : même population, même homogénéisation administrative, même proximité de deux villes importantes (Paris et Florence), mais aussi des aspirations et des engagements identiques.

Comme l’a expliqué le Maire de Bagno a Ripoli : « Pour quelle raison deux communautés distinctes, séparées par 1 200 kilomètres, parlant deux langues différentes et de diverses cultures se sentent inexplicablement poussées à souscrire un pacte de fraternité ? La raison en est dans leur capacité de reconnaître - dans leurs différences - les ingrédients parfaits qui contribuent à enrichir et à renforcer l’Europe construite sur les principes de justice, de solidarité, d’équité, de liberté et de paix.

Une paix qui apparaît aujourd’hui menacée et pour laquelle chacun d’entre nous, femmes et hommes, anciens et jeunes se doivent de contribuer - chacun à sa propre façon - à maintenir et à renforcer. » 

 

3 questions à Bruno de Soultrait,
Conseiller municipal délégué aux Jumelages et aux Relations internationales

 

À quoi servent les jumelages ?


Bruno de Soultrait : Les jumelages sont nés après-guerre dans l’idée de renforcer le rapprochement franco-allemand avec des contacts directs entre les populations. Pour cette raison, aujourd’hui encore sur environ 6 000 communes jumelées, la moitié l’est avec des communes allemandes. On peut même dire qu’aujourd’hui les deux tiers de la population française vivent dans des communes jumelées dont deux tiers des villes Allemandes. Ensuite se sont multipliés les jumelages avec le Royaume-Uni, afin de développer les échanges linguistiques, puis cela s’est élargi à d’autres pays d’Europe et du monde, pour apporter de l’aide au développement. Nous avons, par exemple, aidé Daroun Harissa, petite commune pauvre proche de Beyrouth en lui envoyant six concentrateurs d’oxygène pendant la pandémie, afin de soutenir des personnes atteintes de problèmes respiratoires dus à la Covid.

 

LGCI: Justement, la pandémie n’a-t-elle pas freiné, et peut être stoppé, les jumelages ?

B. de S. : Elle les a freinés c’est sûr. Nous avions ainsi depuis de longues années des échanges linguistiques avec la ville allemande de Wangen im Allgäu. Ceux-ci ont dû s’arrêter et ne commencent à être réorganisés que cette année. J’ai la volonté de relancer ces jumelages, notamment pour faire profiter nos jeunes de ces opportunités de connaître d’autres cultures.

 

LGCI: Qu’est-ce qui permet à un jumelage de réussir ?

B. de S. : Nous avons maintenant une certaine expérience des jumelages. Et l’important, pour que cela marche, c’est que les échanges soient aisés. C’est par exemple le cas avec Wangen im Allgäu et plus difficile avec Yoqneam, pour des raisons de distance mais surtout pour des raisons de langue. Avec Bagno a Ripoli, pas de problème : Florence possède un aéroport et La Garenne profite de ceux de la région parisienne. De plus, de nombreux jeunes Garennois, une petite centaine, apprennent l’italien au collège, sans oublier que cette langue fait partie des initiations proposées dans les modules découverte pour les écoliers en élémentaire. Bref, il y a de quoi faire ! Dans tous les cas, je souhaite développer les jumelages en renforçant les échanges linguistiques mais aussi les échanges entre clubs de sport – cela existe déjà pour les clubs de randonnées avec Wangen im Allgäu – ou même des échanges entre centres de vacances. Bagno a Ripoli possède un centre à l’Île d’Elbe et, nous, à Houlgate en Normandie : de quoi permettre à nos jeunes de faire découvrir leur région à ceux de l’autre ville